De nombreux jeunes agriculteurs ont participé à cette journée consacrée à l’installation. Ils ont rencontré divers responsables des filières agricoles ainsi que des institutionnels.
A 5a Gjhurnata Regiunale per l’Impiantu in Agricultura
De nombreux jeunes agriculteurs ont participé à cette journée consacrée à l’installation. Ils ont rencontré divers responsables des filières agricoles ainsi que des institutionnels.
Selon de récentes études de l’Insee, la pyramide des âges dans le monde agricole ne joue pas en faveur des exploitants. Loin de là puisque 40 % d’entre eux ont plus de 50 ans et à l’horizon 2020 ils seront sur le point de prendre leur retraite. Par conséquent, l’installation de jeunes agriculteurs devient aujourd’hui une nécessité.
Pour autant, les choses ne se font pas en un claquement de doigt et les difficultés sont immenses pour les jeunes désirant s’installer dans telle ou telle filière agricole, comme pour ceux souhaitant prendre la succession familiale. Même si, dans ce cas, l’épineux problème du foncier est déjà plus ou moins réglé, et par voie de conséquence ils ont une barrière en moins à franchir.
De manière à permettre aux jeunes agriculteurs, toujours pour la plupart en formation dans les lycées agricoles de Borgo ou de Sartène, de dénouer l’écheveau embrouillé des dossiers liés à l’installation, le CDJA des deux départements a organisé une journée de rencontres au centre Prumitei de Francardo.
Plusieurs dizaines de jeunes agriculteurs ont ainsi pu rencontrer les responsables des diverses filières agricoles à l’occasion de la cinquième journée régionale de l’installation. Les institutionnels étaient bien sûr présents comme les chambres d’agricultures, la DDA, l’Odarc ou encore la Draf.
L’objectif étant de tenter de répondre aux attentes et aux questions des futurs exploitants quant aux parcours d’installations de plus en plus difficiles. « Des difficultés liées au foncier mais aussi aux diverses aides dont peuvent bénéficier les jeunes comme, tout d’abord, la Dotation jeune agriculteur pouvant atteindre 40 000 euros, selon différents critères. Sans oublier les prêts à taux bonifiés, les aides à la reprise d’exploitation, des aides pour les baux, etc. », a expliqué Sébastien Costa, président du CDJA de la Haute-Corse. Et ce sont ces ensembles de critères, liés à chaque filière, que les jeunes agriculteurs ont pu, entre autres choses, découvrir hier.
Une initiative importante et intéressante sachant que les financeurs, à savoir les banques, sont de plus en plus réticents pour soutenir les jeunes à l’installation, « surtout ceux qui démarrent une activité, puisque là, les jeunes partent de zéro et que cette activité est simplement basée sur un budget prévisionnel. La bonne foi ne suffit pas pour obtenir des prêts. Mais il est regrettable que les jeunes payent les erreurs du passé », a poursuivi Sébastien Costa.
Pour Pierre-Toussaint Gaffory, président du CDJA de la Corse-du-Sud, « cette journée est particulièrement importante car nous donnons un signe fort au monde agricole en difficulté. Le fait d’organiser ensemble des manifestations ouvre la voie à la création d’un syndicat régional dans les jours qui viennent ».
Parmi les nombreux jeunes sur le point de s’installer, Florent Rengade (Oletta) et Jean-Christophe Ferrari (Linguizzetta) ont été satisfaits. Au cours de cette journée, ils ont trouvé les réponses à leurs interrogations. En revanche, ils regrettent un manque d’accompagnement au niveau de la constitution des différents dossiers liés aux aides éventuelles à obtenir. « À ce niveau, on est seul et lorsque nous déposons un dossier, au bout du compte il manque toujours un papier, un document. Et il faut tout reprendre. C’est le vrai parcours du combattant », pestent les deux jeunes gens. Et puis, surtout, il est nécessaire d’avancer l’argent avant de percevoir un seul centime d’aide « dans le cadre de la construction d’un hangar agricole, par exemple. Le cas ne se pose pas pour nous car nous reprenons une exploitation familiale, mais nous le voyons pour nos camarades ».