Cumunicatu JA 2A – FDSEA 2A
« L’urgence ne laisse plus place au dialogue, qui plus est quand ce dernier est devenu unilatéral »
Voilà maintenant plusieurs mois que de nombreux agriculteurs se retrouvent dans des situations complexes eu égard au changement des règles en cours d’exercice de la PAC et du non respect des engagements de Monsieur Stéphane Le Foll, alors Ministre.
Après plusieurs rendez-vous avec les services de l’Etat mais également ses plus hauts représentants (Madame la Préfète et Monsieur le Ministre) avec lesquels nous avons ouvert un dialogue ponctué d’une concrète volonté d’avancer, nous sommes en mesure aujourd’hui de nous questionner sur les réelles intentions de l’état.
Ces derniers jours ont vu s’ouvrir, pour une courte période, la nouvelle campagne de déclarations de surfaces et trop d’exploitants n’ont pas obtenu d’éclaircissement sur leur situation, se retrouvant ainsi, au delà de l’urgence, dans le flou le plus total quant aux démarches à effectuer.
Vient ensuite le sujet des dossiers bloqués, depuis maintenant trop longtemps à Paris, plaçant l’ensemble des personnes touchées, dans des conditions complexes fiscalement, administrativement mais surtout humainement inacceptables.
Pourront-ils seulement s’en relever ?
A cela doit également se joindre le sujet des pénalités : sans cesse relevé dans nos échanges, ce terme indissociable du mot délit, ne peut aucunement apparaître dans le débat ; aucun délit, ni même faute ou négligence ne pouvant être imputé aux déclarants.
En effet, le référentiel, fruit d’un travail de plusieurs mois, associant représentants de la profession, élus et état (et qui plus est, salué au niveau national), ne peut et ne doit pas être remis en question. Il en est de même pour les déclarations ayant été validées et payées par les mêmes autorités qui les remettent aujourd’hui en question.
Il est donc totalement inacceptable que des exploitants n’ayant commis aucune faute, soient pénalisés, et se voient appliqués une double peine ; ces derniers ayant souvent dû abandonner des surfaces pourtant valorisées et exploitées.
Dès lors, ne voyant aucune avancée significative, et forts de la récente Motion adoptée à l’unanimité par l’Assemblée de Corse, nous demandons le retrait de toutes les pénalités relatives aux déclarations ayant été impactées par le changement de règles, ainsi que la levée du blocage des dossiers qui ont pu justifier d’une réelle exploitation, sans demander sans cesse de nouveaux éléments complémentaires, dont la légitimité n’est nullement justifiée, et ce dès les jours prochains.
Au delà de ternir l’image de l’agriculture corse, c’est dans bien des cas la disparition d’un grand nombre d’exploitations qui se dessine voire même la disparition du mode d’élevage traditionnel et séculaire insulaire, portant de surcroît un coup au monde rural dont il ne saurait se remettre.
Si l’urgence ne laisse plus place au dialogue, à défaut de résultats rapides, nous conclurons donc à une volonté de l’état de mettre définitivement un terme au dialogue, et de nuire à l’agriculture corse. Nous jugerons donc à ce moment là, la prochaine venue de Monsieur le Ministre de l’Agriculture inutile, voire inappropriée.