A l’aube de la nouvelle Politique Agricole Commune, et au nom du principe d’équité, l’agriculture corse, avec ses exploitations de taille modeste, devrait vraisemblablement bénéficier d’un rééquilibrage partiel.

A l’aube de la nouvelle PAC, et au nom du principe d’équité, l’agriculture corse, avec ses exploitations de taille modeste, devrait vraisemblablement bénéficier d’un rééquilibrage partiel. Cependant, les organisations professionnelles agricoles (JA +FDSEA) sont toujours dans l’attente de l’annonce officielle de mesures spécifiques concernant le prochain dispositif d’aides. Nous souhaitons tous qu’il permette de développer une agriculture identitaire, riche de filières et de signes de qualité, en capacité de créer de la valeur ajoutée, créatrice d’emplois et de richesses.

 

Suite aux diverses réunions  ministérielles auxquelles nous avons participé, nous réclamons, à ce jour, des éclaircissements et des réponses concrètes  quant à la mise en œuvre de la PAC.

A ce titre, JA et FDSEA ont  identifié 4 leviers essentiels, qui devraient nous permettre de dépasser nos difficultés actuelles et de pérenniser notre modèle agricole, au regard de nos spécificités.

Le 1er levier consiste en la reconnaissance des surfaces de parcours boisés et ligneux et de fait, l’éligibilité de ses surfaces aux aides de la PAC. Nous savons tous que ces espaces constituent la base de notre système d’élevage agro-sylvo pastoral et que leur reconnaissance est un élément déterminant pour la survie de notre agriculture. Le réel problème se pose donc dans la définition des surfaces fourragères et de leur déclinaison locale entre prairie, landes et parcours et C6 ; et de la dimension qui lui sera donnée, afin d’avoir une définition la plus large possible, pour y inclure nos surfaces. Après avoir maintes fois exprimé notre volonté de voir notre spécificité reconnue, nous ne savons toujours pas si nos landes et parcours seront reconnus.  Quelle définition sera donnée aux surfaces afin de rendre éligibles les parcours ligneux ? Quid du devenir des surfaces boisées, qui sont une composante essentielle de nos exploitations ? Autant de questions auxquels les services de l’état n’ont apporté aucune réponse officielle.

Le 2nd levier concerne la revalorisation de nos DPU et un profond rééquilibrage, afin que nous soyons sur le même pied d’égalité que les autres régions françaises. Les agriculteurs corses ne peuvent plus tolérer d’être les moins aidés de France, sachant que notre agriculture est riche de filières et de signes de qualité. Rappelons tout de même que la moyenne des DPU en Corse est de 120€, alors qu’elle est évaluée à 270€ dans les autres régions. Pour quelles raisons, au regard des nombreux efforts de qualité portés par nos exploitations, la Corse est elle aussi mal lotie ? Nous avons donc revendiqué que le principe de convergence totale et immédiate soit acté.  Malheureusement, une fois de plus, aucune réponse officielle ne nous est parvenue. A ce titre, nous souhaitons savoir si la convergence immédiate des aides va être appliquée ? Quel sera le taux de convergence retenu sachant bien que nous avons demandé 100% ? De quelle enveloppe financière, la Corse sera dotée au titre des aides du 1er pilier ? La Corse sera-t-elle bénéficiaire d’une convergence immédiate et totale à 100% ?

Le 3ème levier concerne l’introduction d’une prime à l’UGB (Unité de Gros Bétail), couplée à la production  afin que soit mis à égalité, les différents types d’élevage (ovins-bovins-caprins et porcins), évitant de créer toute disparité en termes d’aides à la production.  Nous souhaiterions savoir à ce jour, la position des services de l’état  quant à la mise en place de cette prime. Sera-t-elle en sus des primes actuelles ? Quel sera le devenir de la  PMTVA ? Des aides ovines et caprines ? Quid, dans un autre registre,  du relèvement du plafond de l’ICHN à 75 ha  pour les aides du second pilier ?

Le 4éme levier consiste à la mise en place d’un plan protéique, qui devrait  nous permettre à terme de gagner en autonomie alimentaire avec une production locale. Ce soutien devrait permettre de développer des cultures participant au travers de l’amélioration de l’autonomie alimentaire, au maintien des filières d’élevage en Corse. Ces cultures azotées corses devraient renforcer la typicité des productions sous signes de qualité tout en réduisant les couts d’approvisionnement.  Ce plan se justifie pleinement par notre insularité, permettant ainsi d’effectuer un rééquilibrage avec les producteurs du Continent et d’avoir une alimentation fourragère de qualité, en Corse avec des tarifs acceptables, par tous. De quel budget, ce plan sera t’il doté ? Quelles en sont les modalités techniques afin de garantir un appui aux exploitants ?

Autant de nombreuses questions aux quelles l’Etat rechigne à donner des orientations précises. Sans avoir une vision négative de la problématique, JA et FDSEA seront extrêmement attentifs aux réponses données et demandent à chacun de rester mobilisés pour que notre modèle agricole perdure , et soit enfin reconnu à sa juste valeur.