A l’aube de la nouvelle Politique Agricole Commune, c’est l’avenir de l’agriculture qui est en jeu.
A l’aube de la nouvelle Politique Agricole Commune, c’est l’avenir de l’agriculture qui est en jeu. Cette nouvelle programmation va clairement orienter le modèle de développement agricole dans chaque Etat Membre.
Pour la Corse, l’enjeu est double. Il se porte sur :
- La reconnaissance de la spécificité du territoire insulaire et de son mode d’élevage, dédié à l’extensif et basé sur des landes et parcours : Par cette reconnaissance, c’est certes l’éligibilité des surfaces agricoles corses, aux aides du 1er pilier, qui est en jeu, mais c’est aussi et surtout l’avenir de l’élevage insulaire.
- La revalorisation des Droits à Paiement Unique (DPU) des surfaces insulaires. A ce jour, la Corse est largement sous-dotée par rapport aux autres régions françaises.
Les actions afin de faire entendre les revendications insulaires !
- Le 7 Juin 2013, l’intersyndicale JA/FDSEA mobilise des agriculteurs de Corse du Sud et de Haute Corse et occupe les locaux de la DRAAF afin que les revendications syndicales concernant la nouvelle PAC soit clairement prises en compte par l’Etat.
- Le Jeudi 5 Septembre 2013, la délégation Corse représentante de la profession est reçue au ministère afin d’obtenir des garanties quant à la nouvelle programmation.
- Le 20 Septembre 2013, la Chambre Régionale d’Agriculture et les Chambres Départementales de Corse en étroite collaboration avec les syndicats JA et FDSEA de Corse, et suite à un travail commun, ont fait part au ministre de l’Agriculture des différents leviers clés afin d’aboutir à une agriculture corse renforcée, structurée, productive et soucieuse de mettre en avant la qualité des productions insulaires.
Les leviers de l’agriculture corse passent par :
- Le mécanisme de convergence permettant l’augmentation des DPU apparait comme étant favorable aux agriculteurs insulaires à condition que cette convergence soit totale et qu’elle soit mise en application dès 2015 : Pour rappel, cette mesure aura pour impact de rendre équitable le montant des DPU Corse avec ceux du continent et d’en finir avec les références historiques qui pénalisent notre modèle agricole.
- L’augmentation de la surface éligible à 75 ha de l’Indemnité Compensatoire des Handicaps Naturels (ICHN) quant à l’accompagnement et à la structuration des exploitations.
- La majoration des 52 premiers hectares qui devrait favoriser, pour notre île, les petites exploitations.
- La majoration des droits des jeunes agriculteurs qui a pour objet de structurer les exploitations et de permettre aux jeunes exploitants d’avoir des ressources complémentaires.
- L’activation du levier Zone à Contrainte Spécifique au titre de notre typicité d’île montagneuse et pour laquelle un complément aux exploitations situées en zones défavorisées doit être donné.
- La mise en place d’aides couplées spécifiques à la Corse en direction des filières pour lesquelles le déficit de production est important (lait, viande, fourrage).
- La reconnaissance de l’éligibilité des surfaces insulaires : La Corse est majoritairement composée de Landes et Parcours, surfaces pour lesquelles la strate herbacée est peu évidente mais dont il est clairement démontré qu’elles ont une fonction alimentaire par le passage des troupeaux. Ces espaces, composants majoritaires de l’agriculture corse, doivent impérativement être reconnus et pris en compte au titre de la spécificité des surfaces insulaires.
- S’agissant de l’aide au verdissement, l’agriculture corse doit en être tout naturellement bénéficiaire, et ce dans le cadre d’une mise en œuvre forfaitaire et non individualisée.
- Une opposition catégorique à la mise en place d’un coefficient de pondération sur la valeur fourragère des surfaces qui ne ferait que pénaliser les potentialités agro-sylvo-pastorales de l’île.
Ces propositions, qui sont le fruit d’une agriculture unie et tournée vers les mêmes objectifs, demeurent en phase avec les nouveaux règlements Européens. Toutefois, les nombreuses rencontres et réunions avec les services de l’Etat et le ministère ne peuvent être suffisantes. A ce jour, nous estimons que nous n’avons aucune garantie quant à l’application claire et précise de nos revendications.
Certes on nous a accordé un temps d’écoute, mais avons-nous été vraiment entendus ?
Nous devons rester vigilants, mobilisés et prêts afin d’obtenir ce que nous réclamons ! Ce sont les intérêts de toute la profession qui sont en jeu ! Le résultat dépendra de l implication, de la mobilisation et du soutien du plus grand nombre !
Tous ensemble, nous devons nous battre pour que la Corse soit reconnue dans l’ensemble de ses spécificités et soit aidée à la hauteur du travail effectué au quotidien par l’ensemble des exploitants qui font rayonner ses productions à travers toute l’Europe.